
Esaya Isaak a parlé pour la dernière fois avec son frère en novembre 2005. Une minute au téléphone, puis plus rien. Sur la page de l’association Free Dawit, une horloge digitale mesure le temps écoulé depuis l’arrestation du journaliste suédo-érythréen à Asmara, la capitale, le 23 septembre 2001. Au moment de la publication de cet article, Dawit Isaak a passé six mille neuf cent soixante-dix-neuf jours derrière les barreaux, soit dix-neuf ans et trente-huit jours. Il n’est sorti de prison qu’une seule fois, le 19 novembre 2005, deux jours avant d’être de nouveau arrêté.
« Aussi haut placés soient-ils, les individus qui ont jeté Dawit Isaak en prison et qui l’y laissent croupir depuis près de vingt ans doivent être tenus pénalement responsables. » Shirin Ebadi, avocate et lauréate du prix Nobel de la paix en 2003
Il vous reste 86.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.